Ce qui fonctionne dans les régions frontalières, fonctionne partout en Europe !

A l’occasion du 13 juillet 2022, j’ai cosigné une tribune dans "Dernières Nouvelles d’Alsace" et "L’Alsace" avec Rita Schwarzelühr Sutter, secrétaire d’état parlementaire allemande auprès de la secrétaire d'État, pour soutenir que le repli sur soi n’est pas une solution et que c’est par la coopération transfrontalière, notamment entre la France et l’Allemagne, que nous pourrons bâtir notre avenir et construire l’Europe de demain. 


Le 14 juillet 2022, nous célébrions la fête nationale française – et ce des deux côtés du Rhin. Les valeurs fondamentales de liberté, d’égalité et de fraternité font l’objet d’un large consensus, en France comme en Allemagne. De même, les valeurs consacrées dans la loi fondamentale allemande sont largement approuvées en France. Nous devons néanmoins constater qu’il existe, des deux côtés du Rhin, des forces politiques qui remettent en cause ces valeurs essentielles. Pour contrer ces tendances à l’isolement, les frontières ne doivent plus être synonymes de séparation, mais de lien entre les régions et les habitants.


Après la seconde guerre mondiale, il était tout sauf évident de ranimer les liens entre nos pays et nos régions. Nous y sommes parvenus grâce à l’initiative de quelques enthousiastes, élus ou personnalités de la société civile ; des femmes et hommes qui croyaient en la paix, la réconciliation et la construction européenne. Notre espace frontalier est aujourd’hui intégré et cet entrelacement des populations fait également que nous devons relever ensemble les défis communs qui s’imposent à nous : transition écologique et énergétique, souveraineté économique et industrielle, etc. Pour y parvenir, nous devons oser. Nous devons prendre des initiatives pour trouver des solutions communes et innovantes, au bénéfice des citoyennes et citoyens. A titre d’exemple, citons notre projet commun pour la région autour de l’ancienne centrale nucléaire de Fessenheim. Nous saurons mieux relever cet énorme défi si nous travaillons ensemble pour créer une zone transfrontalière dynamique et innovante, tournée vers l’avenir et l’économie bas-carbone. Ce bassin franco-allemand doit pouvoir devenir, par exemple, moteur de la fabrication de batteries, d’hydrogène et de l’industrie innovante. Ce positionnement stratégique est d’autant plus nécessaire face aux bouleversements géopolitiques et climatiques que nous connaissons en Europe.

Fond de l'assemblée

Élues locales en Alsace pour l’une, et dans le Bade pour l’autre, nous vivons toutes les deux dans ce bassin de vie partagée depuis notre naissance. La construction européenne n’a cessé de rapprocher nos quotidiens avec notamment le marché commun, la suppression des contrôles aux frontières ou l’Euro comme monnaie commune.


La coopération transfrontalière et européenne offre un potentiel immense pour rapprocher les individus, faciliter les déplacements et la vie de chacun, que ce soit les travailleurs frontaliers, les familles binationales ou tout habitant du bassin rhénan qui se rend outre-Rhin. Le potentiel de coopération entre nos pays est loin d’être épuisé. Face au désintérêt pour la politique, pourquoi les régions frontalières ne deviendraient-elles pas des pionnières de la participation citoyenne ? Cette approche commune et de coopération peut donner d’importantes impulsions à la vie politique, non seulement dans les régions frontalières, mais également dans les États dans leur ensemble, voire dans l’Europe entière. Ce qui fonctionne dans les régions frontalières, fonctionne partout en Europe !