Le bilinguisme est une richesse et une nécessité !

La récente prise de position de mon ami Winfried Kretschmann, Ministre-Président du Land de Bade-Wurtemberg, au sujet de l’apprentissage du français m’amène à réaffirmer, plus que jamais, que l'apprentissage de la langue du voisin revêt une importance cruciale.

 

Johann Wolfgang von Goethe a écrit « Celui qui ne connaît pas les langues étrangères ne connaît rien de sa propre langue ». Au-delà des avantages immédiats du bilinguisme pour communiquer, travailler et vivre entre la France et l’Allemagne voire bien au-delà, maîtriser le français et l’allemand permet d’avoir accès aux richesses de la culture de notre voisin, de comprendre son histoire et son identité. Maîtriser l’allemand et le français permet de nous ouvrir, de devenir et être les citoyens européens de demain car nous avons abaissé une frontière supplémentaire entre nos pays : la barrière de la langue.

 

En promouvant l'ouverture d'esprit et la connaissance mutuelle de nos deux cultures, nous favorisons un rapprochement indispensable entre nos pays. L'apprentissage de la langue est bien plus qu'un simple outil de communication, il constitue un moyen efficace d'établir des liens solides entre les individus, de faciliter les échanges économiques, citoyens, politiques ou culturels. Comme le dit si bien l’ancien président du Bundestag, Wolfgang Schaüble: « Gutes Zusammenleben braucht eine gemeinsame Sprache » [Une bonne vie en commun nécessite un langage commun]. Lorsque l’on parle la langue de l’autre, on parle à son cœur. Je le vis moi-même au quotidien en m’adressant en allemand à mes interlocuteurs d’outre-Rhin. C’est d’ailleurs parce que je parlais l’allemand que j’ai pu, dans l’urgence en mars 2020, appeler les services hospitaliers allemands et suisses pour lancer les transferts de patients pendant la crise COVID. Chaque jour, des milliers de nos concitoyens vont travailler outre-Rhin, en Allemagne ou en France, grâce à leur maîtrise de la langue du voisin.

Drapeaux français et allemand

En favorisant l'apprentissage du français en Allemagne, et de l’allemand en France, nous donnons aux jeunes générations les moyens de mieux se comprendre, d'élargir leurs horizons et de développer des compétences linguistiques essentielles pour leur avenir. La maîtrise de la langue de l'autre offre également une ouverture sur de nouvelles perspectives, une meilleure compréhension de la culture et des valeurs de l'autre, et favorise ainsi l'établissement de relations durables et harmonieuses.

 

C’est pourquoi, à mon initiative, avec mon collègue du Bundestag Nils Schmid, l’Assemblée Parlementaire Franco-Allemande (APFA) a adopté, à l’unanimité, lors de la session plénière du 22 mai dernier à Strasbourg, une résolution qui témoigne de la volonté de la France et de l’Allemagne de promouvoir l'apprentissage des langues entre nos deux nations.  Comme je m'y étais engagée, je viens de déposer lundi 3 juillet à l’Assemblée nationale cette proposition de résolution. Lors du prochain Bureau de l’APFA, le 25 septembre à Berlin, nous examinerons ces propositions pour développer l’apprentissage de la langue de l’autre avec Pap N’Diaye, Ministre de l’Éducation nationale et Anke Rehlinger, Plénipotentiaire pour les relations franco-allemandes.

 

Car, oui, l'approfondissement de la relation franco-allemande passe par la promotion de l'enseignement de nos langues de part et d'autre du Rhin. N’ayons pas peur de nos ambitions et faisons de nos jeunes d’authentiques citoyens européens qui parlent et se comprennent mieux parce qu’ils parlent la langue de l’autre.