Le 9 octobre 2024, la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale m’a nommée rapporteure pour avis de la mission « Immigration, Asile et Intégration » du projet de loi de finances pour 2025. Alors que les débats sont animés, je savais que cette mission ne serait pas qu’un simple chapitre budgétaire à examiner, tant il s’agit d’un sujet de préoccupation majeur. J’y voyais donc une occasion d’approfondir des questions sensibles qui touchent au cœur de nos valeurs et de notre société. Le rapport que j’ai présenté au nom de la Commission s’inscrit dans un contexte complexe : le gouvernement cherche à maîtriser les dépenses publiques.
Dans cet effort collectif, le budget consacré à l’immigration, à l’asile et à l’intégration sera réduit de 5 % en 2025. Cette baisse affectera surtout les programmes d’intégration des primo-arrivants, avec une diminution de 15 % des crédits, ce qui représente un véritable défi pour accompagner au mieux ces personnes dans leur installation en France. Cependant, l’accueil des demandeurs d’asile reste une priorité, un engagement essentiel que nous avons voulu préserver. D’un autre côté, les moyens alloués à la lutte contre l’immigration irrégulière sont également plus serrés, ce qui soulève des questions sur l’efficacité de nos dispositifs d’éloignement. La difficulté à obtenir des laissez-passer consulaires – indispensables pour organiser les retours – reste un obstacle majeur. Outre une revalorisation de moyens, j’ai donc proposé trois axes prioritaires de travail :
Premier axe : Faire valoir nos objectifs politiques auprès des pays d’origine. La maîtrise des flux migratoires étant une priorité pour la France, un dialogue diplomatique renforcé avec ces partenaires est essentiel pour faciliter la délivrance des laissez-passer consulaires et améliorer la coopération en matière de réadmission des personnes en situation irrégulière.
Deuxième axe : Coopérer avec des États, comme ceux du Maghreb, qui sont devenus des terres d’immigration à part entière. Ce changement de perspective nous permet de partager des solutions concrètes pour la gestion des flux migratoires, en développant des projets communs et en répondant aux besoins des populations locales.
Troisième axe : L’aide publique au développement (APD) doit jouer un rôle clé en traitant les causes profondes de la migration, telles que la précarité, l’instabilité politique ou le manque d’opportunités économiques. En soutenant des initiatives de développement durable dans les pays d’origine, nous contribuons à créer des alternatives locales à la migration forcée.
Je tiens à remercier l’ensemble des personnes ayant contribué à ce rapport, notamment les services de l’Assemblée nationale et les auditionnés. Ce rapport, présenté en commission le 30 octobre 2024, vise à éclairer les débats parlementaires afin de proposer une politique migratoire équilibrée, humaine et durable, reposant sur la coopération internationale pour des solutions partagées.